Contribution de l'Association Intercommunale Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais 11 avenue Emile Evellier 69290 GREZIEU LA VARENNE aux enquêtes publiques organisées du 11 décembre 2007 au 18 janvier 2008 concernant les liaisons autoroutières entre l'A89, l'A6 et l'A46 Nord
L'association intercommunale Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais (SCL) dont le siège social est situé à Grézieu-la-Varenne est composée de 33 associations locales parmi lesquelles sont plus directement concernés par le projet autoroutier A89 les comités SCL de Lentilly et de La Tour-de-Salvagny, d'une part, et l'association Dardilly Environnement et Avenir, d'autre part.
Il convient tout d'abord de rappeler les conditions antidémocratiques qui ont permis à l'Etat français de concéder aux Autoroutes du Sud de la France le tronçon autoroutier de l'A89 entre Balbigny et La Tour-de-Salvagny. Sans la manœuvre de quelques sénateurs, le 7 février 2006, puis d'une vingtaine de députés usant de la procédure d'examen simplifiée, le 23 février 2006, ce projet autoroutier n'aurait pas pu être validé aussi facilement. En totale contradiction avec la réglementation européenne, l'appel d'offres a été court-circuité et l'adossement maintenu.
La requête adressée au Conseil d'Etat le 28 mars 2006 par la SCL a été jugée recevable mais depuis c'est le silence total. La justice administrative attend-elle, pour se prononcer, que l'autoroute A89 soit ouverte à la circulation ?
Ce tronçon autoroutier de l'A89 entre Balbigny et La Tour-de-Salvagny n'ayant, compte tenu de ce qui précède, selon la SCL, aucune existence légale, les liaisons A89 – RN6 – A6 et A6 – A46 objets des enquêtes publiques organisées du 11 décembre 2007 au 18 janvier 2008 n'ont pas davantage de justification.
L'Etat français doit rester cohérent dans ses décisions d'aménagement du territoire et ne peut ignorer le changement climatique et la raréfaction des ressources pétrolières.
Dans son courrier du 5 octobre 2007, Monsieur Jean-Louis BORLOO, Ministre de l'Ecologie, valide l'A89 mais signale que "les thématiques du développement durable et des modes de transport autres que la route sont au cœur des réflexions et des prises de décisions en matières d'infrastructures" Quelle contradiction !
L'A89 Balbigny – La Tour-de-Salvagny et les liaisons A89 – A6 – RN6 – A6 et A6 – A46 ne peuvent qu'appeler davantage de circulation routière et donc faire croître la pollution atmosphérique due à l'usage de l'automobile (voitures particulières et camions). Les flux arrivant sur la RN6 et l'A6 à proximité du lieu-dit Les Longes à Dardilly seront orientés vers des voiries pénétrantes contraires aux orientations du Plan de Déplacements Urbains de l'agglomération lyonnaise mis en place en application de la Loi sur l'Air et du Plan Régional pour la Qualité de l'Air.
A ce propos, une enquête publique sur le Plan de Protection de l'Atmosphère vient d'avoir lieu dans 105 communes des départements de l'Ain, de l'Isère et du Rhône du 28 novembre 2007 au 8 janvier 2008. Il est opportun de souligner que les autoroutes – dont l'A89 – sont citées comme susceptibles de porter atteinte à la qualité de l'air.
Alors, pourquoi de bonnes mesures favorables à la lutte contre la pollution, d'un côté, et des décisions aux conséquences désastreuses, de l'autre côté ?
La Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais est totalement opposée à la poursuite du programme autoroutier. Il convient de moins se déplacer en relocalisant l'économie sur les plans agricole et industriel notamment. Au nom d'un aménagement raisonné du territoire il faut privilégier les créations de bassins d'activité proches des zones d'habitation plutôt que de multiplier les déplacements dont les coûts réels sont en grande partie à la charge de la collectivité tout entière. Et pour les transports de marchandises et de personnes demeurant indispensables, il est impératif de donner la priorité aux modes les moins consommateurs d'espace, les moins gourmands en énergie et les moins polluants.
Ce programme n'a rien de révolutionnaire ou d'utopique. Il devrait être la suite logique du Grenelle de l'Environnement.
Pour la SCL, Noël COLLOMB et Maurice FISCH, Co-Présidents